Quelle thérapie ?

Ma pratique aujourd’hui

Marie-Pierre Toutain psychotérapeute - photo de Gabriel Quirant-Pidet

©Gabriel Quirant-Pidet

Ma pratique actuelle se fonde essentiellement sur la parole, l’imaginaire et le corps. Je les mobilise en fonction de ce qui émerge dans la séance et ceci à plusieurs fins : saisir au plus près ce qui se passe ; essayer de le comprendre ; faire en sorte de s’en détacher.

Nous regardons l’ici et maintenant de la séance comme nous parlons de l’ailleurs, du passé et de l’avenir.

Nous regardons l’être au monde de la personne comme nous analysons les productions de son inconscient ou évoquons sa vie intrapsychique.

Nous parlons, imaginons, rêvons, méditons, sentons, bougeons ensemble.

Nous pouvons faire diverses expérimentations, qu’elles soient langagières, imaginaires, corporelles, ludiques ou créatives.

Je dis “nous” car j’accompagne l’autre dans sa quête - à côté et non pas au-dessus.

Je dis “nous” également car je participe aussi, par ma présence et mon engagement, à l’expérience que la personne vit en séance.

Je dis “nous” enfin car c’est une “troisième histoire” (Jean-Marie Delacroix), celle de ce chemin, que nous écrivons ensemble.

Mes sources

Ma façon de travailler trouve son origine dans mon parcours thérapeutique, mes intérêts intellectuels et les diverses formations que j’ai suivies. C’est pourquoi mon approche est intégrative, singulière et dynamique.

Trois piliers

Marie-Pierre Toutain psychotérapeute - photo de Gabriel Quirant-Pidet

©Gabriel Quirant-Pidet

La psychanalyse

Pour les personnes qui seraient peu familières de la psychanalyse, vous pouvez vous faire une idée de ce qu’elle est en cliquant sur le lien qui suit, la SPP étant l’une des sociétés de psychanalyse héritières de Freud les plus reconnues en France : https://www.spp.asso.fr/la-psychanalyse/une-definition-de-la-psychanalyse/.

La psychanalyse a été ma première expérience de thérapie et c’est aujourd’hui encore la plus longue : plus de 20 ans ! J’ai profondément aimé être en analyse et j’ai beaucoup de reconnaissance vis-à-vis des deux analystes qui m’ont suivie pendant des années. Je suis devenue psychanalyste à mon tour mais ai vite pris mes distances vis-à-vis de la théorie et de la posture.

Aujourd’hui je travaille encore avec certains auteurs et certains concepts mais j’ai fait un tri fondé sur ma sensibilité, mes convictions et mon expérience. Je mobilise souvent Freud, Jung, Winnicott, Bowlby, Yalom, Dufourmantelle, Hefez ou Laufer et beaucoup moins Lacan par exemple. Quant au dispositif du divan, au silence de l’analyste qui est “supposé savoir” et qui, dans sa “neutralité bienveillante”, n’exerce qu’une “écoute flottante”, j’en suis revenue. Idem pour la scansion lacanienne.

Reste que certaines hypothèses et concepts psychanalytiques sont encore au cœur de ma pratique : l’inconscient, le surmoi, le transfert ; la persona, l’ombre, les archétypes ; le faux-self, le holding, la mère suffisamment bonne ; les divers types d’attachement etc.

J’ai également gardé de la psychanalyse un certain goût pour l’enquête archéologique et la recherche du “pourquoi”. Et si cette question n’est plus la première que je (me) pose, elle s’invite très souvent au cours des séances, comme un passage obligé dans certains cas ou comme un moyen pour les personnes de mettre du sens sur leur propre histoire et de se la réapproprier.

Le Rêve Éveillé Libre

Si vous voulez avoir de plus amples renseignements sur la méthode originelle du Rêve Éveillé Libre, j’ai été interviewée il y a quelques années pour un podcast dans lequel je la présente. Voici le lien :

https://www.youtube.com/watch?v=lGzpuySw9IU.

Vous pouvez aussi aller sur le site de l’ADREL (Association pour le Développement du Rêve Eveillé Libre) : https://www.reve-eveille-libre.org/.

Aujourd’hui je ne pratique que très rarement le Rêve Éveillé Libre dans sa version canonique. En séance je pars plutôt d’un ressenti corporel ou d’une image donnée par la personne que j’accompagne pour lancer un Rêve Éveillé qui est davantage ciblé sur la question que nous sommes en train d’examiner. Je m’autorise même parfois à intervenir par des questions ou des temps d’interprétation en vue de soutenir ou de relancer le processus. Je peux également utiliser le Rêve Éveillé Libre pour travailler les rêves nocturnes et les traumatismes.

Je considère en effet le Rêve Éveillé Libre non seulement comme un moyen d’avoir de l’information de première main sur ce qui active les patient.e.s et dont iels ne sont souvent pas conscient.e.s mais aussi comme une ressource majeure pour les aider à traverser leurs difficultés grâce au large éventail de solutions qu’il propose.

Quant à la technique d’interprétation, je la garde en tête ainsi que le sens des symboles et des archétypes les plus courants, mais ce sont évidemment l’interprétation des patient.e.s ou/et les associations libres qu’iels font que je prends d’abord en compte. Je prête ensuite ma chair, mes connaissances et mon intuition pour nourrir nos échanges et coconstruire avec elleux un sens qui puisse les faire avancer sur leur chemin.

La Gestalt-thérapie

La Gestalt-thérapie est la méthode qui colore le plus ma pratique aujourd’hui. Peu connue en France, elle peut laisser d’autant plus perplexe que son nom allemand se traduit en français par “forme”, ce qui, au premier abord, n’a pas grand-chose à voir avec l’univers thérapeutique. Si vous voulez avoir une présentation générale de ce qu’est la Gestalt-thérapie, je vous propose de suivre le lien suivant qui vous mènera sur le site de l’Ecole Parisienne de Gestalt : https://www.epg-gestalt.fr/a-propos/gestalt-definition.

Quant à moi je vais plutôt prendre le parti de vous montrer à travers quelques exemples comment la gestalt est présente dans mon travail de thérapeute.

Nous la retrouvons tout d’abord dans certains paradigmes auxquels je souscris et qui orientent ma pratique : le tout est différent de la somme de ses parties ; nous n’avons pas un corps, nous sommes un corps ; tout organisme est en permanence en contact avec un environnement ; tout organisme tend naturellement vers sa croissance et son équilibre etc.

J’utilise également un certain nombre de concepts gestaltistes pour observer, analyser et transformer avec elle l’expérience de la personne que j’accompagne (vous trouverez les définitions des concepts qui suivent sur la page de l’EPG en lien plus haut) : le champ organisme/environnement, le contact, la frontière-contact, l’ajustement créateur, le self etc. Je fais d’ailleurs beaucoup de psychopédagogie et ai à coeur que mes patient.e.s puissent comprendre ce que nous faisons et puissent ensuite l’utiliser dans leur vie.

La Gestalt se retrouve aussi dans ma posture : je m’intéresse avant tout à l’ici et maintenant de la séance ; j’observe la frontière-contact entre l’autre et moi ; je peux pratiquer le dévoilement ; je fais appel à mon awareness pour saisir ce qui est présent dans le champ ; j’ai une démarche phénoménologique etc.

Enfin je propose des expérimentations : des mises en corps, des mises en situation et l’usage de divers médias comme le dessin, les cartes ou encore les livres dans l’idée qu’elles peuvent être l’occasion de faire émerger des figures, des prises de conscience, des ajustements créateurs voire d’opérer de véritables catharsis.

Des sources secondaires

Moins centrales, ces sources secondaires n’en sont pas moins utiles pour mes accompagnements, soit qu’elles consolident le travail thérapeutique, soit qu’elles lui offrent des perspectives et des développements qui le décentrent et l’enrichissent.

Marie-Pierre Toutain psychotérapeute - photo de Gabriel Quirant-Pidet

©Gabriel Quirant-Pidet

Marie-Pierre Toutain psychotérapeute - photo de Gabriel Quirant-Pidet

  • La psychopathologie issue du champ de la psychiatrie : le DSM 5 (Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux élaboré par l’Association américaine de psychiatrie) et de l’ICD 11 (Classification internationale des maladies – CIM- fait par l’Organisation Mondiale de la Santé) offrent en effet des jalons qui permettent de se repérer dans les dédales de la psyché humaine et une référence commune avec d’autres professionnels de santé avec qui je travaille, en particulier les psychiatres ;

  • Les neurosciences sont utiles pour comprendre certains processus physiologiques qui contraignent nos possibilités d’action. Elles donnent aussi des pistes d’interventions ;

  • Des techniques thérapeutiques centrées sur le trauma (famille du DNMS – Developmental Need Meeting Strategy)) offrent une compréhension fine des états traumatiques et dissociatifs et divers outils très puissants pour les traiter ;

  • La psychogénéalogie permet, à travers l’approche transgénérationnelle, de questionner l’histoire familiale des personnes et de voir en quoi elle est agissante dans leur vie ;

  • La psychomagie : Alejandro Jodorovsky est improbable et peut être considéré comme un fou ou un génie. Pour ma part j’ai été très intéressée par son film Psychomagie, un art pour guérir et inspirée par certaines de ses propositions, en particulier ses rituels symboliques ;

  • Le tarot psychologique permet d’utiliser le tarot de Marseille comme surface de projection et occasion d’échanges avec les personnes. Sa symbolique peut aussi donner des hypothèses d’interprétation de certains rêves éveillés ou nocturnes ;

  • L’alchimie : considérant la quête de la pierre philosophale comme une métaphore de la quête de soi ou du Soi jungien, je peux utiliser une grille de lecture alchimique pour regarder les processus psychiques en cours ou proposer des interprétations de certains rêves ;

  • La méditation de pleine conscience et le yoga servent à connecter les patient.e.s à leur corps et à l’ici et maintenant de la séance ou à les mettre en état modifié de conscience pour le Rêve Éveillé Libre. La connaissance des chakras et de leur signification symbolique permet également de proposer certaines interprétations de rêves et de symptômes corporels. Ils donnent aussi des outils pour traiter les états anxieux et mieux vivre au quotidien ;

  • La philosophie : je la considère comme une alliée de la thérapie puisqu’elle s’intéresse aussi à ce qu’est une vie humaine et peut être une “manière de vivre” (Pierre Hadot). J’utilise des références philosophiques en séance et partage volontiers des livres ou des podcasts de philosophie avec les personnes que j’accompagne en vue de nourrir notre cheminement commun ;

  • La sociologie, les études de genre et plus largement les mouvements de pensée progressistes qui, ces dernières années, ont souligné l’existence d’oppressions systémiques dans le champ social (sexisme, racisme, classisme, validisme, LGBTQIA+phobie, grossophobie etc. ): elles me permettent d’accueillir sans préjugés et en toute sécurité les minoritaires et d’offrir un autre regard à toustes mes patient.e.s sur certaines difficultés qui les traversent : lea malade n’est en effet pas toujours celui ou celle que l’on croit ;

  • Les arts et la littérature : je crois en la force des mots et des oeuvres pour parler à la tête, au coeur et au corps et pour parler de et à l’inconscient. Je crois aussi au pouvoir réparateur de la beauté sur les âmes blessées ou perdues. C’est pourquoi je mobilise souvent ma culture littéraire et artistique dans mon travail.

Deux spécialités

Je peux accompagner un large éventail de problématiques mais je suis particulièrement formée dans deux domaines :

  • Le trauma ;
  • Les questions LGBTQIA+.